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Ci-dessous extrait d’un article du site Franceinfo d’Isabelle Malin de France Télévisions.

Le 21 janvier 2025, France 2 a consacré une soirée spéciale au fléau de la soumission chimique. Dans cette page, des petites vidéos du documentaire réalisé par Linda Bendali.


L’analyse des cheveux de Lilwenn (le prénom a été  modifié), violée depuis ses 9 ans, a permis de faire condamner son père.


Lilwenn, aujourd’hui âgée de 16 ans, a subi pendant des années les violences sexuelles de son père. Des agressions vécues alors qu’elle était droguée avec un somnifère destiné à la plonger dans un état de soumission chimique.


Les agressions de Lilwenn ont commencé quand elle avait 9 ans. « À chaque fois que ma mère était au travail, mon père en profitait, explique la jeune fille dans le film. Après la séparation de mes parents, les week-ends où on allait chez lui, je dormais avec lui. (…) Il y avait aussi les câlins du soir… »


Chaque soir, avant de se coucher, la jeune fille avait l’habitude de manger un yaourt aux fruits, que son père lui préparait. « Quand il revenait, il y avait la cuillère dedans, il n’y avait plus l’opercule, poursuit la jeune fille. On pouvait voir qu’il avait été mélangé, car dès que je le mangeais, il avait un goût très bizarre. » Les agressions se poursuivent durant plusieurs années, même si en grandissant, Lilwenn tente de repousser son père. « Lilwenn refusait quand même assez régulièrement [ses assauts] (…). Je pense que c’était la facilité pour lui, de lui donner un médicament pour qu’elle dorme », commente sa mère, Sandrine.

À l’âge de 13 ans, Lilwenn révèle à sa mère les viols qu’elle subit depuis des années. Cette dernière porte plainte immédiatement contre son ex-mari. S’engage alors une procédure afin de prouver que la jeune fille a été droguée. Un prélèvement capillaire est effectué sur la victime en laboratoire. « Il ne fallait pas que Lilwenn se sèche les cheveux ou les lisse par rapport à la chaleur qui peut altérer les prélèvements. Ni les teindre, affirme sa mère. Et surtout il ne faut plus de médicaments pour pouvoir trouver quelle molécule il avait pu lui donner réellement. » 


Trois mois plus tard, les analyses démontrent que Lilwenn a bien été intoxiquée par un somnifère en vente libre dans les pharmacies. « C’est un médicament interdit aux enfants de moins de 15 ans », s’indigne sa mère. Grâce aux cheveux très longs que sa fille porte depuis son plus jeune âge, le laboratoire réussit à faire remonter ses analyses jusqu’en 2018, lorsque Lilwenn avait 9 ans. 


« Les années passant, le dosage augmente très fortement jusqu’à la découverte des faits en 2021. Toutes les périodes où les dosages explosent sont celles où il y a des vacances scolaires (chez son père). »

Le père avoue rapidement les faits d’agressions sexuelles, mais réfute le fait d’avoir donné à sa fille des médicaments. Une manière, estime Sandrine, d’essayer d’échapper à ce qui constitue une circonstance aggravante aux yeux de la loi. La confirmation apportée par les analyses capillaires a validé la version de la jeune fille, dont la simple parole n’aurait peut-être pas été suffisante.

Son père (Pierre Emmanuel Roullet) a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle par la cour criminelle départementale de Melun pour viol avec administration de somnifères.

Voir la revue de presse concernant le procès ICI.